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Un Euro numérique avec une date de péremption ?

Les monnaies numériques de banques centrales offrent des possibilités techniques pour imposer la politique monétaire que la monnaie physique ne permettrait pas.

Prenons pour exemple les taux directeurs des banques centrales occidentales entre 2008 et 2020 environ : ils ont été abaissés jusqu'à devenir pratiquement nuls.

Qu'est-ce qui a empêché la quasi-totalité de ces banques centrales d'imposer des taux négatifs ? 

Evidemment, la possibilité qu'ont les particuliers de retirer de l'argent sous forme physique (billets et pièces) : la plupart des personnes auraient préféré garder des liquidités chez elles ou sur elles, plutôt que de voir leur épargne diminuer, même légèrement, sous l'effet des taux négatifs prélevés sur leurs dépôts bancaires.

La possibilité de faire perdre sa valeur à la monnaie détenue sans être dépensée est un cas de figure connue de la théorie économique, mais très coûteuse à mettre en œuvre en pratique dans le cadre d'une monnaie fiduciaire classique (en effet, comment savoir quels sont les billets qui n'ont pas été dépensés depuis 18 mois par exemple ?).

L'introduction d'un délai pour utiliser - c'est-à-dire investir ou consommer - la monnaie que l'on détient, devient possible avec un Euro numérique.

Quelle en serait l'utilité ?

 

Cette possibilité servirait à contraindre les acteurs économiques à soutenir l'économie dans les périodes que la puissance publique (Etat, Commission Européenne, Banque centrale) considérerait comme difficiles, puisque la plupart des acteurs économiques préfèrent dépenser leur argent que de le voir perdre sa valeur ou une partie de sa valeur.

Cette possibilité est loin d'être de la science fiction, et l'introduction de l'Euro numérique la rend plus vraisemblable.

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